Rencontrez Travis

« Devenir sans-abri était vraiment stressant. La première fois que je me suis retrouvé sans nulle part où aller, j’ai passé la nuit sur le rivage d’un lac de mon voisinage. Je ne savais pas quoi faire d’autre.

Tout a commencé quand j’avais 15 ans. Les policiers m’ont retiré de la maison familiale un jour où les choses ont mal tourné. Je dormais ici et là chez des amis, mais par chance, je n’ai eu à passer que quelques nuits à l’extérieur.

Les choses ne se sont pas améliorées après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires; en fait, elles ont empiré. J’étais toujours en colère et je me sentais blessé. J’ai traversé le pays sur le pouce, commencé à prendre de la drogue et vécu dans la rue.

Mais en 2015, on m’a offert la chance de retourner à la maison et de me sevrer. Quelques mois plus tard, on m’a accepté dans un programme de logement de transition s’adressant à d’anciens toxicomanes. Il y avait beaucoup de règles strictes, mais j’avais des comptes à rendre, peut-être pour la première fois de ma vie. J’ai commencé à faire tout ce que je pouvais pour ne pas retomber dans mes anciennes habitudes, comme faire du bénévolat dans un jardin communautaire.

Aujourd’hui, j’étudie en informatique à l’université et je travaille à temps partiel dans un refuge pour sans-abri de ma localité. Je me souviens de mon passage dans différents refuges, où j’éprouvais des difficultés à me lier au personnel. Le fait d’y travailler me donne l’occasion d’être cet employé avec qui les gens se lient. C’est une expérience très enrichissante que d’être en mesure de m’identifier aux gens et de parler des vraies choses avec eux.

Lorsque j’étais au plus bas, je marchais dans les rues et les passants faisaient comme si je n’existais pas. Aujourd’hui, des gens traversent la rue simplement pour me saluer. J’envisage d’obtenir mon diplôme, puis je pense me rendre à la maîtrise. J’aimerais aussi m’impliquer davantage dans le réseau des refuges de ma ville.

Je veux que les gens comme moi sachent que les choses peuvent s’améliorer. Il y aura toujours des gens qui seront là pour vous, il faut simplement s’ouvrir et leur permettre d’entrer. »

– Travis